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Ryan Osman
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La quête (4/4)

Nous sommes en septembre 2017. Nous sommes tous très enthousiastes à l'idée que la saison d'automne commence sur les Grands Lacs, mais aucune vague n'est encore en vue. Tout le monde est légèrement déçu et attend anxieusement les vents et les vagues à venir. J'ai décidé que ce serait le meilleur moment pour interviewer Pat.

Je suis heureux de partager avec vous le portrait de Patrice Manuel à travers ma série de photos #isurf.

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1.     Tu y allais surfer tous les jours à Ottawa?

Tous les jours, j’y allais avec mon suit, pis j’attendais, pis j’demandais au monde. Personnes voulaient m’vendre leurs planches pis personnes m’a offert d’essayer leurs planches. Jusqu’à-ce-qu’un jour, j’ai rencontré un gars, pour qui je suis encore très reconnaissant, Marco. Y’avait une grosse planche pis il me l’a prêté pour le reste de la saison.  À Ottawa, la saison est courte. J’avais aussi un autre ami à Ottawa, on a tous les deux essayé de surfer, mais on avait juste une planche. Quand Marco m’a passé sa planche, c’était parfait. En plus de ça, j’avais perdu mon emploie pis j’étais sur le chômage. Donc j’ai surfé tous les jours pendant deux mois à Ottawa.

2.     Pendant ces deux mois, as-tu rencontré plus de gens dans la communauté de surf à Ottawa ?

C’était incroyable ! Là j’ai rencontré une surf-crew qui s’appellait Gypsy Sabotage. On était trois ou quatre gars. On s’est mis à y’aller beaucoup. C’est-là qu’on a commencé à «advertisé » le surf à Ottawa. Ça c’était avant-même que les magasins de surf avaient des planches, ils avaient juste des SUP.  Maintenant, c’est différent à Ottawa : ils ont le surf-jam annuel, ils travaillent de proche avec la ville pis les pompiers maintenant. Il y’a eu beaucoup d’travaille avec la ville pis la communauté. Le surf s’est établi en très peu de temps ; dès que j’ai déménagé d’Ottawa, tout à changer rapidement.

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3.     C’est après Ottawa que tu es arrivé jusqu’aux grands lacs ?

J’ai ensuite déménagé à Guelph pis j’savais qu’on pouvait surfer sur les grands lacs. J’en avais entendu parler, mais j’savais pas c’était où, j’savais pas comment ça marché et j’avais jamais vu de photos. Mais j’savais que ça se faisait. Dans ma tête, j’me disais que si ça se fesait dans une rivière, ça devait s’faire dans un lac.  

4.     Raconte-nous comment tu as commencé sur les grands lacs ?

La première fois que j’en ai parlé à quelqu’un, il m’a parlé de Kincardine. Pis un jour, j’ai vu un grand vent du nord-ouest qui tapait Kincardine. J’me suis dit que ça doit être ça pis j’suis parti à Kincardine.  À Kincardine, il y’avait du surf pis deux ou trois surfeurs dans l’eau. En arrivant à Kincardine, j’avais l’impression d’être à un beach-town. Quand je suis arrivé sur le pier, pis qu’il y’avait une plage de sable, des surfeurs et du surf, j’me suis dit que c’était comme l’océan. C’était la première chose qui m’a frappé, ça m’a fait tellement du bien de voir ça !

Après j’ai essayé à Toronto. J’me rappelle d’avoir arrêté à Ashbridges, j’avais pris l’autobus. J’ai arrivé là-bas c’était presque le soir. Il y’avait juste’une petite vague jusqu’au genou. La fois d’après j’étais parti à Scarborough, aux bluffs, pis y’avait rien. J’étais tellement déçu ! J’suis reparti une autre fois mais je suis parti à The Cove, pis après Mini-Maverick. Le Cove était un pti-peu intimidant, donc j’suis parti à Mini-Maverick, mais j’ai eu beaucoup de misère. C’est comme ça que ça a commencé. Puis j’ai commencé à aller à plusieurs spots, même pendant l’hivers  quand c’était pas g’lé. J’ai commencé à chercher des spots, j’continuais à driver jusqu’à-ce quej trouvais des vagues. Je surfais plus souvent qu’en Nouvelle-Écosse. 

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5.     Ça fait un moment que tu surfe sur les grands lacs, peut- tu nous décrire la communauté de surf sur les grands lacs ?

Maintenant ça fait au moins trois ans et des poussières là quej surfe sur les grands lacs. J’ai commencé mon steady-surf l’année passé quand j’ai rencontré Larry. Larry m’a vendu une planche plus adaptée pour les lacs pis j’ai commencé à mieux surfer pis à attraper plus de vagues. Ça a fait’ une grosse différence. Ensuite j’ai rencontré beaucoup plus de gens pis j’ai commencé à surfer plus régulièrement.

Les grands lacs sont divisés en petites communautés, c’est des petites tribus presque. J’dirai pas que les grands lacs sont caractérisés par une seule communauté. Chaque ‘ti spot a son groupe. J’trouve qu’en général ils sont très chaleureux, assez accueillant. Ils sont chaleureux quand même, surtout pour moi en comparaison avec la Nouvelle-Écosse et Ottawa. En Nouvelle-Écosse, je trouvais les gens plus réservés. En Ontario, dans les petites tribus, j’ai toujours rencontré des gens qui étaient contents de me rencontrer.   

6.     La scène du surf sur les grands lacs a beaucoup grandi ces dernières années, penses-tu que plusieurs personnes se sont investis pour faire grandir cette communauté ?

Sur les grands lacs ça a évoluer, ça a beaucoup grandi.

Quand j’ai rencontré Larry, il était déjà à-fond dans la communauté. Il y a beaucoup d’autres personnes qui sont involved. Larry a beaucoup aidé la communauté de Toronto. À Kincardine il y‘a Ash. Il fait beaucoup aussi pis y’a un surf shop. C’t’une très bonne énergie. C’est sûr qu’y-a des gens qui aident beaucoup la communauté. Récemment, y’a Surf the Greats qui aide beaucoup à étendre l’a communauté.

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7.     Peux-tu nous décrire ton best ride ?

Best ride ? C’était plus comme des milestones pour moi. Une de mes rides, c’était sur l’océan à Maruata au Mexique. J’étais avec tous mes amis. Les mexicains appelait ce spot-la « la langua » (la langue), cause elle te projette presque. J’montré à un gars comment se placer dans la line-up pis j’ai pogné une vague pis c’était ma meilleure vague au Mexique. La vague avait vraiment un push, une « langua » ; la vague était tellement belle et c’était ma plus longue ride. 

8.     Ton spot préféré sur les grands lacs ?

Sur les grands lacs, j’adore Crystal beach. J’ai attrapé beaucoup de gauches là. C’était pendant l’hivers, il faisait vraiment froid, mais j’me sentais vraiment comme un Canadian surfer. 

9.     As-tu des conseils à donner à quelqu’un qui s’attaque aux grands lacs ?

Si la personne est déjà un surfeur, mais qu’y-a pas surfé les grands lacs, j’lui dirai tout simplement que c’est différent d’ l’océan. Il faut être téméraire, mais que tout est possible. Il faut pas s’laisser leurrer du faite que c’est un lac. J’pense que s’t’un peu l’impression que le monde a, vu que c’est un grand lacs « on peut faire juste du longboarding ». Moi j’suis convaincu que tu peux utiliser des shorts boards souvent pis j’ai même vu des gens faire des airs. Il faut s’y mettre à fond.

Si la personne a jamais surfé, ben j’lui dirais qu’c’est un bon sport. Il faut prendre le temps d’apprendre, que c’est une journey. Il faut enjoyer chaque partie. Il faut aussi se connecter avec la communauté, ils feront de ton expérience une bonne expérience.

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La série #isurf suit les gens de la communauté des Grands Lacs et raconte leurs histoires à travers des anecdotes, des interviews et des photos. #isurf sera publié tous les deux mois, la première partie sera publiée le mercredi et la seconde le vendredi.

Saturday 02.17.18
Posted by Ryan Osman
 

La quête (3/4)

Nous sommes en septembre 2017. Nous sommes tous très enthousiastes à l'idée que la saison d'automne commence sur les Grands Lacs, mais aucune vague n'est encore en vue. Tout le monde est légèrement déçu et attend anxieusement les vents et les vagues à venir. J'ai décidé que ce serait le meilleur moment pour interviewer Pat.

Je suis heureux de partager avec vous le portrait de Patrice Manuel à travers ma série de photos #isurf.

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1.     As-tu eu plus de chance au Mexique de surfer qu’en Nouvelle-Écosse ?

Arrivé au Mexique, j’ai découvert que j’étais venu apparemment durant le « low season » ! J’ai vite compris que le « low season » voulait pas dire un manque de vagues, mais plus un manque d’amateurs dans l’eau. C’était la saison des « big waves » ! Même les petites vagues étaient énormes ! 

2.      C’était surement intimidant ? Comment tu t’y es pris ?

Il y’avait pas d’amateurs dans l’eau ! Il fallait que tu saches où aller, aux point breaks spécifique durant des conditions spécifiques. Mais à cette époque-là, moi je savais pas ça. Donc quand je suis parti aux plages proche de l’université, y’avait pas vraiment d’surfeurs. Ce que j’comprenais pas en-tout dans ma tête, parce qu’il y’avait des vagues. Ça fait quej’ louais des planches, je prenais l’bus (qui’m prenait trois heures pour arriver à la plage) pis j’me faisais slammer par des vagues qu’étaient énormes. J’ai aucune idée comment j’ai survécu. C’était des-fois du 2 à 3 mètres ! C’était des machines à lavé ! Le courant était incroyablement fort.  J’avais peur, mais jm’aventurais plus loin petit à petit. Je prenais mon temps. 

3.     Tu as continué comme ça pendant combien de temps ? As-tu réussi à rencontrer des surfeurs locaux ?

J’ai faite ça une couple de fois jusqu’à c’que-j’ rencontre quelqu’un à un de nos party. Le gars, Flavio, a dit qu’il allait m’emmener surfer et que-j’ surfais pas aux bons spots. Y’a dit que c’était pas possible de surfer au spot où j’étais.     

Flavio m’a pris sous son aile pis y’a commencé à m’emmener partout. Il m’a même vendu une de ses planches. C’était awesome ! On voyageait ensemble dans sa voiture, on faisait tout le temps des roadtrips et partout il y’avait des vagues !   

4.     Étais-tu focalisé juste sur le surf ou avais-tu fait du skateboard aussi ?

Au Mexique, je faisais aussi de la skateboard. J’y étais pendant 8 mois. Un jour en juillet, après avoir surfer tous les jours pendant deux ou trois mois, je suis arrivé à la plage et il n’y avait pas de vagues. C’était flat ! Donc je suis allé au bar, j’ai demandé aux gens où étaient les vagues et ils m’ont dit que c’était « flat season » !   J’étais surpris :

-       Quoi ? Mais il y avait des vagues hier ?

-       Yeah, but it’s over.

-       It’s over for how long ?

-       For a month.

-       Un mois ? Vous-êtes-vous fou ?

Entoucas, j’ai eu mon premier surf-withdrawal ever ! Donc, j’ai fait’ un peu de skateboard et éventuellement le surf est revenu… J’ai surfé jusqu’en décembre. 

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5.     Et c’était dans ce même mois de décembre que tu t’es gravement blessé au dos ?

En décembre, durant ma dernière session avant de repartir, c’est là que-j’me suis blessé au dos. Ça devait être des vagues de deux mètres et demi à mon spot local. J’étais tout seul, c’était tôt le matin vers les 6 heures du matin. Les vagues étaient tellement parfaites, tellement belles ! Ça tuber à ste place là ! Pis mon tubing était pas « on-point » … donc j’ai pris une vague et le lip m’a jeté, pis la vague m’a twisté ! Ça faite comme un « taf » quand je suis rentré en contact avec l’eau. Je l’ai senti que ça a snapé mon cou ! J’suis sorti de l’eau, j’avais peur d’avoir brisé mon cou ! Mais j’avais l’air correcte… Donc je suis rentré à la maison et c’est là qu’ça commencé à faire mal. Je pouvais pas vraiment bouger ma tête et le lendemain je devais partir ! C’était vraiment ma dernière session.  

6.     Wow ! Et tu as réussi à prendre l’avion le lendemain ? Donc, as-tu continué à surfer en rentrant ?

Back en Nouvelle-Écosse, c’était pas ma priorité tout de suite de trouver du surf. Actually j’ai passé le 1er janvier au lit, j’pouvais pas vraiment bouger. J’avais pris des « muscles relaxants » ; j’avais beaucoup de spasmes musculaires et de douleurs. Quand j’suis retourné à l’université, j’ai eu d’la misère à étudier à cause de ma blessure, pis j’ai faite de la physio. C’est quelque chose que’j struggle encore-avec aujourd’hui.  Mon erreur aussi était que cette année-là je devais jouer sur l’équipe de hockey récréative. J’étais un mois en recovery pis-j’devais pas jouer….et pis une journée j’ai joué pis je me suis fait rentrer dedans ! Et j’me suis foulé les ribs et je me suis refaite mal au cou !

7.     Donc de mal en pire ?